Rififi au Ministère de l’Intérieur- Pourquoi le torchon brûle entre Daouda Diallo et Anna Sémou

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rivalites

Le climat des relations entre le Ministre de l’Intérieur et la Directrice générale de la Police nationale est très vicié. A l’origine de cette situation, les dégâts collatéraux du trafic de drogue qui a éclaboussé la police, en juillet 2013 et la mort de l’étudiant Bassirou Faye, en août 2014. S’y ajoute la difficile cohabitation entre un civil (politique) et de hauts gradés.

A la place Washington, une sournoise guerre se mène entre les deux paliers du ministère. C’est une sorte de guerre froide entre le Ministre de l’Intérieur et la Dgsn. En effet, Abdoulaye Daouda Diallo et Anna Sémou Faye ont chacun, une cellule de communication gérée par des officiers de la police nationale. Les deux entités abattent un travail de titan, mais se regardent en chiens de faïence. Pour expliquer le conflit entre les deux responsables, certains arguent que la nomination d’un civil à la tête de ce département très stratégique comporte des risques. Parce que le patron de la Place Washington est le premier Sénégalais à être informé de tout ce qui se passe dans le pays. Même une flaque d’eau sur le goudron devient pour lui un bulletin de renseignements. Le hic, selon nos sources, est qu’un ministre qui a des connotations politiques voire politiciennes, est parfois tenté de vouloir manipuler le patron des limiers. Or, il se trouve qu’avec la Directrice de la Police, le forcing ne passe. La dame qu’on appelle «badiène» est presque «sourde et muette», préférant bien garder la Maison que lui a confiée le Président Macky Sall. La super woman n’hésite d’ailleurs pas à dire niet, quant il le faut. L’on nous souffle même que parfois, elle se camoufle, pour être au courant des faits et gestes de ses hommes et femmes sur le terrain. Récemment, elle a fait une descente discrète à l’aéroport, vêtue d’une tenue traditionnelle. Depuis ce jour, bien des choses ont bougé…

Toutefois, il faut remarquer que les ministres sont souvent des politiques sollicités, dans le cadre des affectations, ou autres redéploiements. Ce qui pousse d’autres voix proches des limiers, à rappeler que le Ministère de l’Intérieur, depuis l’indépendance, a été géré par des civils. Nos interlocuteurs citent Valdiodio Ndiaye, Jean Collin, Madieng Khary Dieng, Bécaye Diop, Macky Sall, Ousmane Ngom, Mbaye Ndiaye… Et comme pour démonter les arguments de ceux qui s’offusquent de l’arrivée du civil Abdoulaye Daouda Diallo, ils affirment que les gradés de l’Armée ou de la Police, comme les généraux Lamine Cissé, Mamadou Niang, Pathé Seck… sont quelques exceptions qui confirment la règle. Pour comprendre le climat de méfiance au sein de ce département ministériel très sensible, des observateurs pointent du doigt le chamboulement effectué par Macky Sall, au lendemain de son arrivée au pouvoir. Ils évoquent aussi un climat pollué, depuis l’affaire du trafic de drogue qui a écorné l’image de la Police et la mort de l’étudiant Bassirou Faye. Sans oublier la volonté prêtée aux autorités de vouloir rattacher la gendarmerie nationale au ministère de l’Intérieur.

SERIGNE SALIOU SAMB

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