Médina Baye réclame un traitement équitable des questions religieuses
La communauté musulmane de Médina Baye, dans la région de Kaolack (centre), invite les leaders du monde à traiter avec « plus d’équité » les questions religieuses, à la lumière de l’affaire »Charlie Hebdo », née de la publication de caricatures du Prophète Mohammed (PSL) par cet hebdomadaire satirique français.
Médina Baye, fief de la communauté Niassène, une branche de la Tidjania sénégalaise, « enjoint les dirigeants du monde à traiter avec plus d’équité les questions liées aux différentes confessions religieuses du monde », rapporte un communiqué signé de la « Jamhiyatu Ansaarud Din », regroupant les disciples de Cheikh Ibrahima Niass dit Baye à travers le monde.
« L’on peut se désoler que les crimes de masse commis contre le peuple palestinien n’aient pas soulevé la vague d’indignation observée aujourd’hui », ajoute-t-elle dans ce communiqué publié « sous l’autorité du Khalif de Cheikh al Islam », Cheikh Ahmed Tidiane Ibrahima Niass.
La communauté de Médina Baye estime que « les provocations incessantes que constituent ces caricatures et le traitement injuste par la communauté internationale du conflit israélo-palestinien, sans jamais pouvoir la justifier, constituent incontestablement le lit de la violence grosse d’un risque sécuritaire sans précédent dans l’histoire de l’Humanité ».
La communauté religieuse de Médina Baye dit condamner « avec la dernière énergie la caricature de Seydina Mohamed, prophète de l’Islam, parue ce 14 janvier 2015 dans le magazine Charlie Hebdo ».
« L’irrévérence qui sous-tend un tel acte ne peut découler que d’une totale méconnaissance de l’inestimable apport à l’Humanité de Seydina Mohamed, paix et salut sur lui », écrivent ces fidèles de Baye Biass, le guide de la communauté niassène.
De son vrai nom Cheikh Ibrahima Niass, ce mystique musulman est le fondateur du mouvement Faydha Tidjaniyya, une branche de la confrérie soufie la Tijaniyya, qui compte actuellement des fidèles partout à travers le monde.
Le communiqué dénonce dans les caricatures du Prophète « une provocation gratuite, perpétrée au nom d’une prétendue liberté d’expression, au risque d’atteindre dans leur foi près de deux milliards d’individus et de poser les prémisses d’un choc des civilisations ».
Plusieurs associations musulmanes sénégalaises s’étaient donné rendez-vous, vendredi après la grande prière du vendredi, pour des marches de protestations à travers le pays, suite à la publication de ces caricatures.
Trois à cinq millions d’exemplaires de l’hebdomadaire « Charlie Hebdo », comportant une caricature du Prophète Mohammed, étaient distribués depuis mercredi dans plus de 20 pays, pour le premier numéro édité après la mort, le 7 janvier dernier, d’une partie de sa rédaction.
Causé par deux frères, cet événement a suscité de nombreuses condamnations à travers le monde et une marche à laquelle ont pris part, dimanche dernier à Paris, une cinquantaine de chefs d’Etat, dont le président sénégalais Macky Sall.
Cette nouvelle édition de « Charlie Hebdo » avait soulevé une vague d’indignation dans les pays musulmans et au Sénégal en particulier où le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique a annoncé l’interdiction de sa distribution.