Medias: La FACS demande la suppression du CNRA et l’installation de la Haute Autorité de Régulation de la chaine de valeur audiovisuelle
Dakar, le 06 Janvier 2025. Le Bureau Exécutif national de la Fédération des Acteurs de la Communication et de l’information du Sénégal (FACS) s’est réuni le lundi 06 Janvier 2025 pour examiner les dernières décisions prises par les nouvelles autorités portant sur la régulation du secteur des médias.
Sur la « mise en conformité des entreprises de presse au Code de la presse » que les nouvelles autorités du secteur appellent maladroitement de « restructuration du secteur de la presse », la FACS regrette la démarche cavalière et non inclusive de la tutelle, sa méconnaissance manifeste de la structuration du tissu des entreprises de presse du Sénégal majoritairement composé d’entreprises de type informel à l’image du reste du tissu économique sénégalais et l’absence de mesures d’accompagnement de ces entreprises vers la formalisation. Toutes choses qui ont fini par conduire la tentative de mise en conformité des entreprises dans une situation d’impasse. La preuve par mille : le non-paiement de la subvention annuelle d’appui à la presse pour l’exercice budgétaire 2024, et des entreprises de presse en ligne dites « légales » dans la première liste publiée par le Ministère de la communication sommées d’aller à l’inspection du travail enregistrer les contrats de travail qu’elles auraient signés avec au moins trois journalistes ; des contrats qui sont soit inexistants, soit créés de toute pièce ou imaginaires. Cette démarche irrationnelle a tout l’air d’une incitation dangereuse des entreprises de presse en ligne à la tricherie, en faisant usage de faux en écriture passible de poursuites pénales.
Pour remettre les choses à l’endroit, et initier une démarche de mise en conformité responsable, la FACS propose la mise en place par le Ministère de la Communication d’un Programme de formalisation de masse des organes de presse en partenariat avec l’ADEPME pour en faire des Entreprises de presse entendues dans le sens du code de la Presse.
Concernant le projet de loi sur l’accès à l’information, et celui sur la publicité, la FACS salue leur pertinence mais appelle à la vigilance pour éviter que la Loi sur la publicité ne soit détournée de l’attente réelle des entreprises de presse au profit des producteurs de contenus dans les réseaux sociaux.
Relativement au renouvellement des membres du CNRA dont les mandats sont arrivés à terme et la polémique qu’il a suscitée, la FACS estime que c’est un faux débat entretenu sciemment par le Ministère de tutelle et les militants de Pastef pour à la fois faire passer sous silence la gouvernance catastrophique du secteur des médias du nouveau régime, et divertir les acteurs des médias préoccupés par des problèmes plus urgents de survie économique. Pour la FACS, les autorités de tutelle du secteur se trompent de priorités en matière de gouvernance du secteur des médias et se sont inscrites en porte à faux avec le Code de la Presse qui demande à travers les articles 55 et 229, la création par une Loi d’une haute autorité de régulation de la chaine de valeur audiovisuelle en remplacement du CNRA devenu obsolète depuis 2017, année d’adoption du Code de la presse. C’est cela le vrai débat en même temps une vieille attente des acteurs des médias. Toute autre décision est une décision malvenue aux yeux des acteurs des médias et ne milite pas en faveur de la rupture vendue aux sénégalais.
Le Bureau Exécutif de la FACS
Contacts utiles :
Le Président de la FACS : Maguette Diaw : 77 093 49 05
Le Sécrétaire Général Bacary SEYDI : 77 410 46 78