Mame Less Camara prône »une nouvelle déontologie » pour le journaliste
Le journaliste Mame Less Camara a souligné, samedi à Dakar, la nécessité d’une « nouvelle déontologie » du métier de journaliste » qui amènerait les acteurs concernés à mieux se conformer aux mutations nouvelles induites par le développement des technologies de l’information et de la communication (TIC).
« Nous sommes au seuil d’une problématique que certains appellent e.déontologie tout comme on parle de e.réputation et je crois que l’énoncé de la nouvelle déontologie qui est conforme aux nouvelles technologies reste à trouver », a-t-il soutenu lors d’un panel sur le thème « Le journalisme à l’ère numérique ».
Cette manifestation a été organisée par la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS), dans le cadre de la Journée mondiale de la liberté de la presse.
De nombreux acteurs des médias étaient présents à cette manifestation, parmi lesquels Mamadou Baal, membre du Comité national de pilotage de la transition de l’audiovisuel analogique au numérique (CONTAN).
Selon Mame Less Camara, enseignant au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, « il est de plus en plus urgent de trouver un corps de textes applicable aux journalistes et qui les oblige à une moralité professionnelle », relativement au développement des TIC.
« Avec les changements de supports, la déontologie ne change pas, le problème qui se pose aux journalistes, c’est de travailler dans un support dont les usagers sont multiples et ces usagers ne sont pas tenus de respecter la déontologie des journalistes », a relevé M. Camara, en présence de nombreux acteurs des médias.
Il s’agit selon lui « de savoir comment assurer la protection d’un travail lorsqu’on sait que ce travail est susceptible d’être repris » par d’autres sites d’information « ou parfois dénaturé ».
Il en outre évoqué l’apparition « de nouveaux métiers qui se revendiquent du journalisme comme les blogueurs, (…) journalistes citoyens » et dont les motivations peuvent selon lui être à l’opposé de celui du professionnel de l’information.
Le spécialiste de l’audiovisuel El Hadji Malick Diop a lui expliqué que le journalisme sera « obligé de s’adapter à ces nouveaux canaux qui ne seront plus le micro et le stylo ».
Il présentait une communication portant sur le thème « Le journalisme classique et les technologies de l’information et de la communication : adaptation, mutation ou évolution ».
« L’Internet offre d’autres possibilités car la notion de verticalité n’existe plus dans la recherche de l’information, il y a désormais un pluralisme dans la diffusion et la quête de l’information (…), il faut commencer par une formation plus adaptée aux métiers relatifs aux numériques », a-t-il suggéré.