Le Bloc-notes de Abdou GNINGUE – Panique au Sahel!

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Le ciel a ouvert ses vannes pour arroser l’ensemble du territoire national. Ce que nous, au village, avons salué et prions pour que des récoltes abondantes s’en suivent. Mais à Dakar, les Néo Boys Towns se plaignent de cette manne venue du ciel, parce qu’ils sont inondés du fait d’habiter dans des zones…inondables!

Ils ont quitté le village pour venir habiter à Dakar pour se faire rouler par les marchands de sommeil qui leur louent des chambres à un prix dérisoire sachant que c’est une zone non aedificandi. Et à la moindre goutte d’eau, ils vont être délogés par l’eau.

Ceux-là qui ont choisi d’habiter dans des quartiers, aux noms évocateurs comme Wakhi Naan (littéralement Creuser et Boire en Wolof), ne doivent pas être surpris d’être inondés. A qui la faute ? Ils n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes. Et puis, l’argent dédié aux inondations n’est pas seulement destiné à Dakar et sa banlieue. Le reste du pays, qui constitue plus de 90% du territoire national,  est aussi concerné. Les systèmes de canalisation et d’évacuation des eaux usées, initiés dans les autres villes, sont compris dans ces sommes faramineuses annoncées pour faire face aux inondations et évacuation des eaux de ruissellement.

Le Sénégal ne s’arrête pas à Dakar, il faut que les Néo Boys Towns le sachent une bonne fois pour toutes.

Au village, après une courte pause, nous redemandons de la pluie, pour accompagner le développement de toutes les spéculations pour une fin de saison pleine de récoltes abondantes. Je vois mes cousins Pulaars, chapelets à la main, prier pour qu’il y ait beaucoup de mil pour leur fameux Lachiri Haako, cette pâle copie du Saac fo Dex (couscous à la sauce de feuilles et pâte d’arachides) des Sereers qu‘ils ont laissé au Fouta pendant leur longue pérégrination depuis la vallée du Nil.

L’autre actualité brûlante, de la semaine écoulée, c‘est cette grande coalition politique, entre les 2 cas, suivez mon regard, que dis-je les 2 « K » Khalifa Sall et Karim Wade en compagnie des 2 P, Le Pur de Moustapha Sy et le Pastef de Ousmane Sonko. Cela a fait l‘effet d‘une bombe à fragmentation, au sein de l‘opposition. Ceux qui se sentent exclus de cet ensemble ont vu leurs rêves, d‘avoir un strapontin en cas de victoire, brisés.

C‘est Thierno Bocoum, président de l‘Alliance Generationnelle pour les Intérêts de la République (AGIR) qui ouvre le feu, en rappelant aux membres de la nouvelle coalition qu‘ils ont ensemble dit non, à Macky SALL et à Idrissa Seck, et leur dit: « votre alliance calculée et politicienne contre l‘opposition et pour vous-mêmes, sera dénoncé ».

Pour les membres de Avenir Sénégal Bi Nu Begg, s‘adressant aux nouveaux alliés, ils leur dit « Nous devons federer pour renforcer plutôt que diviser pour affaiblir ».

Ces protestataires ne savent-ils pas que Khalifa et Karim sont hors course, selon la loi électorale alors que Sonko a une épée de Damoclès qui pend au-dessus de sa tête depuis cette affaire de viol dont il est accusé, cause pour laquelle il est sous contrôle judiciaire. Tous trois ont donc des problèmes à régler avec Dame Justice. Qui disait que Qui se ressemblent …s’assemblent!?

Mais ce qui inquiète au sein de cette alliance, c’est la présence du leader de PASTEF, Ousmane Sonko, l’Africain, ennemi Numéro 1 du Système mis en place, depuis l’indépendance par les présidents Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall. Comment Sonko peut-il vouloir quelque chose et son contraire. Jugez en! Khalifa Sall et Karim Wade sont des héritiers du Système décrié par Sonko.

Khalifa Sall est un pur produit du régime socialiste où il a été Ministre et Député. Quant à Karim Wade, surnommé, Ministre du Ciel, de la Terre et des Airs pour avoir cumulé trois postes ministériels dans le gouvernement Libéral de son père de Président de la République.

Par ailleurs, on se souvient de sa fameuse déclaration dans laquelle il disait que tous les anciens présidents devraient être alignés et exécutés. Mais quelques temps après, toujours dans la gamme de ses contradictions, il se ravisait pour tresser des lauriers à Abdoulaye Wade qu’il souhaitait faire fusiller, parce qu’incarnant le… Système. Mieux, Sonko avait déclaré qu’il refusait de prendre Karim Wade au téléphone comme dire qu’il ne veut même pas le voir en photo.

Aujourd’hui, le leader du PASTEF est en alliance avec la famille Wade. N’y a-t-il pas une contradiction flagrante dans un tel comportement ?

Et puis quel Système a formé, Sonko l’Africain, de la maternelle à l’Ecole Nationale d’administration( d’où il est sorti inspecteur des impôts) en passant par le Primaire, le Secondaire et l’Universite. Faut-il jeter tout cela à la poubelle, à cause d’un Système qui vous a tant donné ?  En reconnaissance à la République, les cadres formés dans ce pays qui y ont assumé ou continuent d’y assumer des responsabilités, devraient plutôt dire : Grâce à ce Système, j’ai pu servir la Nation, avec dévouement, et loyauté jusqu’à la retraite.

Maintenant, ceux qui ont choisi, la dénonciation d’un Système qui a fait d’eux ce qu’ils sont devenus, n’ont qu’à assumer devant le peuple témoin qui les a vus grandir. Mais le meilleur témoin et juge, sera leur propre Conscience !

Maintenant de quoi ont peur les autres exclus de la coalition des 2 K et des 2 P?  Si, comme ils le disent, sur les plateaux de télévision (ce  miroir aux alouettes) et sur les ondes des radios de la place ainsi que dans les réseaux sociaux, ils sont majoritaires dans ce  pays, ils doivent être sereins. Ces cris de détresse préparent, peut être, les Sénégalais à enregistrer leur défaite certaine face à la coalition Benno Book Yakaar au pouvoir.

Au lieu de se mettre à pinailler sur des coalitions ou autres, l’essentiel se trouve ailleurs. C’est la mobilisation des partisans pour une inscription massive sur les listes électorales pour pouvoir désigner en Janvier 2022, ceux-là qui vont s’occuper de notre développement à la base.

Mais comme l’habitude est une seconde nature, ces politiciens pensent, d’abord à leur sort futur, qui reste lié à une victoire éventuelle aux prochaines joutes électorales. Tant pis pour…le peuple! Il n’a qu’à se débrouiller pour s’inscrire sur les listes. Une confirmation de cette réflexion qui nous enseigne que le Politicien ne pense qu’à la prochaine élection. Le reste n’est que détail pour lui.

Pour ce qui concerne la caution, quand on est sûr de gagner, l’importance du montant ne devrait pas poser de problème, étant donné qu’en cas de victoire ou d’un bon score, elle est remboursée intégralement. Maintenant quand on doute de ses forces, on est gagné par un stress..justifié parce qu’en cas de défaite, la caution va alimenter les caisses du Trésor public. Tant pis pour les candidatures farfelues !

Les électeurs que nous sommes, les attendons de pieds fermes, que dis-je ? de …cartes fermes en Janvier 2022.

Marshall McLuhan, grand spécialiste Canadien de la Communication, théorisait que le monde est devenu un gros village. Les événements qui se déroulent sous nos yeux en
Afghanistan nous le prouvent avec éclat. En effet, dans les pays du Sahel, on sent une panique, plus précisément au Mali, au Burkina Fas et au Niger où règnent en maîtres les Djihâdistes. Ces Combattants autoproclamés, pour défendre l’islam, sont des adeptes des Talibans. Ces derniers ne vont pas hésiter à leur donner des plans de guerre pour vaincre l’ennemi occidental qui les empêche  de prendre le pouvoir dans cette région du Sahel. Les Djihâdistes auraient envoyé des motions de félicitations et de soutien à ces Talibans qui ont vaincu la plus grande armée du monde, celle des États-Unis d’Amerique coalisée avec d’autres forces occidentales. Ce n’est pas rien! Et cela peut doper ces Djihâdistes.

On a entendu récemment, le président français Emmanuel Macron annoncer la réduction des forces françaises au Sahel. Comme c’est grâce à ces forces que les Djihâdistes ne sont pas allés boire leur thé à Bamako, la capitale du Mali, on redoute le syndrome afghan se répéter au Sahel en cas de retrait non préparé. En dernière minute, on apprend que le gouvernement tchadien va réduire de moitié ses 1200 hommes déployés dans la zone des trois frontières où sont très actifs les Djihâdistes. Et on sait que ces forces tchadiennes ont besoin de ces 600 hommes pour  faire face aux Djihâdistes mais surtout, à une rébellion qui menace le pouvoir de N’Djamena.

Eh oui! Il faut sécuriser le Tchad d’abord avant de penser aux autres. Les intérêts majeurs du pays sont au-dessus de toute autre considération. L’amitié vient après les intérêts du peuple !

Les dirigeants Maliens, Burkinabés et Nigériens doivent envisager le scénario qui s’est déroulé en Afghanistan. Les armées étrangères ne vont pas rester éternellement au Sahel. Les militaires maliens doivent savoir que leur présence est plus utile dans le Nord du pays, où règnent en pachas les Djihâdistes. Il faut absolument qu’ils quittent les lambris dorés des palaces de Bamako et revêtir leurs tenues de combat pour faire face aux Djihâdistes. Avant que le syndrome afghan ne les rattrape.

Ils doivent se dire que les Nations n’ont pas d’amis mais plutôt des Intérêts. S’ils sont menacés ailleurs, ils ne vont hésiter à décamper pour se déporter là où leurs intérêts sont menacés. C’est pourquoi, ce qui vient de se passer en Afghanistan, doit servir de leçon aux dirigeants africains des zones de conflit où sont impliquées des forces obscures et religieuses. Il faudrait que l’Union Africaine se penche sur la question et créer éventuellement une force  inter africaine, pour faire face à ces nouveaux périls,  qui menacent la paix dans le monde.

Abdou GNINGUE
Journaliste Citoyen du monde rural

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