Le Bloc-notes de Abdou GNINGUE – Halte à la provocation !

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Le maire de Mermoz-Sacre-Coeur Barthélemy Dias interpellé par la police alors qu’il dirigeait une marche, un Doxantu, non autorisée. Comment quelqu’un qui sollicite le suffrage des citoyens pour être le premier magistrat de la ville de Dakar, peut-il violer la loi en s’opposant à une interdiction par les forces de l‘ordre?  C’est de la provocation gratuite qu’aucun homme politique responsable ne doit cautionner.

En effet, la campagne électorale n‘est pas encore ouverte, alors imaginez que toutes les têtes de listes investis à Dakar faisaient la même chose que monsieur Dias en organisant avec ses partisans des Doxantus. On assisterait pas des troubles à l‘ordre public? Non! Il faut que les hommes politiques arrêtent de prendre les citoyens en otages. Ce que l’on constate, c’est que chacun, selon son humeur du jour, peut se lever n’importe quand et n‘importe où pour mener une activité  soumise à déclaration préalable auprès de l’autorité. Dites-moi si cela n’est pas une provocation préméditée pour faire face aux forces de l’ordre et ameuter ensuite les populations pour crier au scandale sur une dictature rampante qui guette notre pays.

De toutes les manières, cette manipulation de l’opinion ne peut prospérer. Les Sénégalaise ne sont pas dupes et peuvent plus être embarqués dans un combat qui n’est pas le leur. Ils savent qu’il y a une campagne électorale qui permettra à chaque candidat de décliner son offre pour obtenir leurs suffrages. Là, vont commencer les choses sérieuses. En effet, chaque programme sera passé au peigne fin pour voir si les citoyens y adhèrent parce qu’ils y trouvent leurs comptes. Donc patience chers candidats. Point n‘est besoin de mener des actions d‘éclat pour espérer les suffrages de nos compatriotes.

Je crois que  Barthelemy Dias a été conseillé de renoncer à la marche à travers Dakar suite à l‘interdiction du préfet. Il a compris qu’il ne sert à rien de défier l’autorité quand on aspire à être une future autorité. Est-il besoin d’avoir un couteau entre les dents, afficher une mine de feu pour demander le suffrage des citoyens? J‘avoue que non et vous dire qu‘une fois élu, vous serez le maire de toute la population de votre commune même ceux qui ont voté contre vous. Affichez donc un visage d‘ange même si, généralement ce n‘est pas sincère. C‘est ce que l’on appelle le sourire diplomatique ou plutôt le sourire politique.

Le préfet de Dakar, monsieur Mor Talla Tine, pour éviter tout débordement dans l’espace public, a sifflé la fin de la récréation en rappelant aux acteurs politiques de se conformer à la loi quant à l’organisation de manifestations sur la voie publique. Il faut donc avertir l’autorité administrative par voie épistolaire au moins 3 jours francs avant la manifestation sans quoi, les rigueurs de la loi seront appliquées sans faiblesse aucune!

Cependant, on apprend que la tête de liste de Benno Book Yakaar Abdoulaye Diouf Sarr, candidat à la mairie de Dakar, a organisé une caravane à travers les rues de Dakar, affirme  Barthelemy Dias. La question qui se pose maintenant et que les journalistes doivent élucider auprès de Abdoulaye Diouf Sarr ou du préfet de Dakar c’est de savoir si le candidat de BBY avait fait une déclaration préalable auprès de l’autorité. Si cela n’a pas été fait, on sent des mesures administratives à la carte, selon la tête du client. Ça c‘est inadmissible dans un pays de droit. Les journalistes doivent nous édifier et au plus vite parce que dans une démocratie tous les citoyens sont égaux devant les lois et règlements en vigueur.

Notre pays connu et reconnu comme démocratique, a un code électoral qui a permis d’avoir deux alternances issues d’élections libres et démocratiques. Mieux, deux présidents de la République sortants ont été battus après avoir organisé des élections transparentes. Ce cas de figure est une denrée rare en Afrique. Cela tous les observateurs de la vie politique africaine le soulignent à chaque fois. Le Secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken vient de le confirmer et souhaite que le Sénégal puisse être un exemple à multiplier sur le continent africain. En guise d’encouragement, le gouvernement du président Joe Biden a octroyé un financement d’un milliard de dollars américains pour réaliser l’autoroute Dakar- Saint Louis .

Cette démocratie est réelle. Ceux qui voyagent à travers le continent africain savent bien qu’il fait bon vivre au pays de la Teranga. Nos activistes qui ont des amis à travers l‘Afrique peuvent en témoigner car, lors de la création de leur structure continentale organisée à Dakar, aucun autre pays ne s‘est engagé à recevoir la prochaine réunion
de l’association. Celui qui s’engagerait à recevoir la manifestation, risquerait d’avoiir de sérieux ennuis avec ses autorités. La solution la plus sage a été de déclarer à l’unanimité, que toutes les réunions se tiendraient à …Dakar, pour éviter que les foudres ne s’abattent sur leurs membres qui voudraient accueillir ces rencontres.

Il faut que nos activistes, alliés des partis de l‘opposition, aient l’honnêteté intellectuelle, de déclarer publiquement que, leurs comportements souvent provocateurs, ne sont acceptés qu’au pays de la Teranga,  parce que la démocratie sénégalaise est réelle. Le patron de Guy Marius Sagna, au mouvement France Dégage, Kemi Seba, en sait quelque chose. Il a été cueilli, net dès son arrivée à l’aéroport de Ouagadougou et renvoyé à son pays d’origine dès sa descente d’avion. Il venait soutenir un mouvement citoyen burkinabé. Les autorités burkinabés ne lui ont pas donné l’occasion. Sans justificatif crédible pour un démocrate. Qu’on arrête donc, de dire aux Sénégalais que nous vivons sous un régime dictatorial quand, à longueur d‘année, des activistes sans…activités utiles, pour nous autres citoyens, déversent leurs biles sur la plus haute autorité du pays et pouvoir aller boire  leur thé ou leur Bissap, sans aucun risque !

Le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), dans un communiqué, veut mettre un terme au désordre qui règne dans certaines rédactions. En effet, il a été demandé aux animateurs (qui se prennent pour des journalistes) et les vrais journalistes, candidats aux élections territoriales, d’arrêter leurs émissions, le temps de la pré campagne et la campagne électorale. Certains, parmi ce personnel, ont rejeté cet appel du CNRA et persistent dans leurs comportements inacceptables si on se réfère à l’éthique et à la déontologie des journalistes.

En effet, parmi eux, il y a ces troubadours modernes qui théâtralisent ce qu‘ils appellent, Revue de presse, j‘ai envie de dire Revue….de Presque, pour emprunter le titre d‘une rubrique humoristique de nos confrères de la radio française Europe1. Cette émission est animée par Nicolas Cantalou,  un comédien français réputé et grand imitateur des hommes politiques français. Ces animateurs, loin d’être des journalistes ont déchiré la Fatwa du CNRA. Et on a appris par la presse qu’il y en a parmi eux qui sont très riches, parce que disent-ils, pour avoir plusieurs employeurs dont chacun paye, pas moins d’une brique et demie. Ces animateurs, venus par effraction dans le journalisme et affichent leurs richesses, sont loin d’être des journalistes car dans ce métier, on est riche par ses nombreux contacts humains mais non en millions de nos maigres francs CFA. Une chose est sûr, si on veut s’enrichir on doit trouver un métier autre que le journalisme. A moins d’être un alimentaire ou un oiseau…mange mil ou un maître chanteur.

Il est vrai qu’il y a un phénomène nouveau où certains  journalistes font de la publicité pour engranger des sous. Non, un journaliste qui se respecte peut prêter sa voix pour une publicité humanitaire mais non pour encaisser de l‘argent. C‘est une question d‘éthique et de déontologie, encore une fois! C’est pareil pour ces journalistes qui se muent en…mannequins, le temps d’une émission au cours de laquelle ils arborent une tenue confectionnée par un styliste ou un tailleur de la place. Cette situation est inacceptable !

Maintenant nous attendons la réaction du CNRA face à ce mépris de certains animateurs et journalistes, suite à sa mise en garde.

Nous lançons un appel à la commission nationale de délivrance de la carte de presse des journalistes de se pencher sur cette situation qui est très embarrassante pour les vrais journalistes venus dans le métier pour informer et non…s’enrichir !

Abdou GNINGUE
Journaliste Citoyen du monde rural

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