Le Bloc – notes de Abdou GNINGUE – Déception et frustration

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 Les choses commencent à être claires pour les candidats qui veulent diriger les différentes collectivités territoriales de notre pays. Mais que de frustrations et de déceptions pour de nombreux candidats à la candidature.

Dans toutes les coalitions, ce phénomène est observé et des risques de votes sanctions planent partout dans presque toutes les communes.
La coalition Benno Book Yakaar, au pouvoir, a moins de risque d’implosion que celles de l’opposition.

En effet, le président Macky Sall, leader de Benno, a des postes de rechange pour les déçus ou frustrés. On note au niveau de Dakar que Amadou Ba qui était pressenti pour diriger la mairie de Dakar a été coiffé au poteau par Abdoulaye Diouf Sarr. Mais pour atténuer la déception de Amadou Ba, Macky Sall lui confie le poste de Superieur Général de la coalition Benno Book Yakaar sur l’étendue du territoire national.

Est-ce que cela ne cache pas le  retour éventuel du poste Premier Ministre qui pourrait être confié à Amadou Ba. On se souvient encore de la tournée du président Macky Sall pour présenter ses condoléances aux différentes familles religieuses qui avaient perdu un des leurs. Il était accompagné, pour la circonstance par Amadou et les observateurs se demandaient pourquoi le président avait fait appel à quelqu‘un qui n‘occupe aucune fonction officielle pour lui tenir compagnie.

C‘etait peut une une présentation officieuse de celui qui pourrait le seconder au gouvernement s‘il y a remaniement après les élections.

L‘ hypothèse du rétablissement du poste de Premier Ministre, reste plausible dans la mesure où Macky Sall sera l’année prochaine le président en exercice de l’Union Africaine (UA). Cette fonction dont  le calendrier diplomatique est très intense, fait que le président aura besoin d’être secondé par un Premier Ministre qui pourra coordonner les activités gouvernementales à l’interne. Ainsi, il pourra dérouler en toute sérénité les activités diplomatiques internationales très prenantes, pour défendre les intérêts de l’Afrique dans le monde.

Toujours au sein de Benno, un vent de rébellion souffle à Rufisque, où l’héritier de Feu Mbaye Jacques Diop, le député Seydou Diouf va aller aux élections avec sa propre liste. Ce dernier n’est pas investi par Benno à la tête de la mairie de la ville.

C’est une véritable équation pour la coalition gouvernementale dans la mesure où, outre les élections locales, les législatives vont arriver, un  trimestre après les locales. Ces législatives sont un enjeu majeur pour préparer la présidentielle de 2024. On a entendu le Directeur de cabinet du président de la République amplifier ce que disent partout  les partis de l’opposition. Pour eux, ces élections locales sont une sorte de primaire pour préparer l’élection de 2024 en passant par les législatives. C‘est dire que ce scrutin est loin d’être une affaire locale, il a une connotation nationale.

On note la même chose à Kolda où le directeur des Domaines déchire la feuille de route de Benno à Kolda. Quelle témérité ! Il dit prêt à assumer les conséquences de son acte.

A Fatick, ville natale et base affective du président Macky Sall, leader de la coalition BBY, un vent de contestation souffle dans la ville. En effet, la décision de reconduire Matar Ba, pour rempiler à la tête de la mairie, n‘agrée pas certains responsables de l‘APR selon Sory Kaba, un des candidats de la liste parallèle. Il a expliqué que lui et ses camarades de l‘APR ont  créé cette  liste  pour que Fatick reste dans le giron de Benno, en cas de mauvais résultats du candidat désigné par la coalition. Il a fait ces révélations au cours de l‘émission le Grand Jury de la Radio Futurs Medias avec Babacar Fall.

Si certains dissidents remportent leurs fiefs, ils peuvent se positionner pour le poste de député, en choisissant certainement une autre coalition et soutenir éventuellement un candidat à la présidentielle qui ferait  face à celui qui sera candidat pour Benno Book Yakaar si Macky Sall ne se présente pas en 2024.

Autant de questionnements et d‘hypothèses qui circulent dans les salons de Dakar.

Ousmane Sonko leader du PASTEF est candidat à la tête de la mairie de Ziguinchor. Une candidature qui va fausser les calculs de Abdoulaye Baldé maire sortant et non investi par la coalition Benno Book Yakaar qu‘il a quittée. Il annonçait une coalition éventuelle avec le PASTEF. C‘est foutu, Sonko veut son fauteuil. Donc  la bataille sera rude à Ziguinchor avec ce combat triangulaire, à distance, entre Sambou-Sonko-Baldé! Que le meilleur gagne!

Mais voilà Ousmane Sonko, à peine candidat dans cette capitale du Sud, déclare que Ziguinchor sera Le Ziguinchor de tous les Sénégalais. Est-ce à dire que si le leader de PASTEF arrivait une fois au pouvoir suprême, il pourrait transférer la capitale dans le Sud? Ce qui ne déplairait pas a certains indépendantistes. Bref, nous  n’en sommes pas là. Il précise qu’il va être le maire de toute la Casamance, pour une intercommunalite et ceci n‘altére en rien son désir de briguer une seconde fois le suffrage des Sénégalais. Sonko ajoute que l’histoire(son histoire) démarre ici à Ziguinchor dans sa longue marche pour occuper le Palais de l’Avenue Léopold Sédar Senghor.

On sent ici les démons du Communautarisme, source de plusieurs incompréhensions et conflits. Suivez mon regard.
La coalition YAW de Sonko a laissé entre les mains de son ami Khalifa Sall cette patate chaude que constitue la candidature à la mairie de Dakar pour faire face à Diouf Sarr de BBY. Étant donné que c‘est le fief de Khalifa, il devra arbitrer entre la mairesse sortante Soham Wardini et le maire de Mermoz Sacré Cœur Barthelemy Dias qui dit à qui veut l‘entendre que personne ne peut l‘empêcher d‘être candidat à la mairie de Dakar.

On apprend d‘ailleurs qu‘il aurait déposé sa candidature au nom de YAW, comme pour couper l‘herbe sous les pieds de la coalition et coiffer au poteau, par effraction, sa concurrente, Soham Wardini, qui se dit candidate légitime.

Le chrono est en marche et le Deadline du 3 Novembre à minuit, pour le dépôt des listes, sera respecté dans toute la rigueur requise. Khalifa et ses nouveaux amis doivent se déterminer car,  le temps joue contre eux.

On sent dans ces comportements que les intérêts des populations ne les intéresse pas. Ils veulent le pouvoir et rien que le pouvoir. Le reste, c‘est à dire l‘intérêt des populations, viendra après. C‘est triste!

Abdou GNINGUE
Journaliste Citoyen du monde rural

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