Le Bloc-notes de Abdou GNINGUE: Communication inopportune !

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La campagne de commercialisation des arachides a démarré la semaine dernière mais que bruit inexplicable pour les producteurs. Le prix plancher fixé à 250FCFA le kilogramme, est satisfaisant globalement.

Cependant, il y a des acheteurs véreux qui s’adonnent à une pratique qui doit être arrêtée immédiatement. Ces gens viennent auprès du producteur besogneux et proposent  d’acheter toute sa production à 210FCFA le kg parce que ses graines ne sont pas de bonne qualité. Ne pouvant pas évacuer sa production auprès des centres de collecte, ces paysans sont obligés de bazarder leurs récoltes.

Par ailleurs la décision prise par le gouvernement de privilégier les huiliers sénégalais pour l’achat d’une partie de la production avant les exportateurs, est réfutée par ces derniers. Ils estiment que  la mesure fait la part belle aux huiliers qui sont des Sénégalais comme eux. Le seule différence réside sur le fait que nos exportateurs envoient un produit subventionné par l’Etat du Sénégal à l’étranger alors que l’Etat veut que les Sénégalais consomment de l’huile d’arachides plus adapté à la cuisine sénégalaise.

En effet, les nutritionnistes expliquent que l’huile d’arachides est une huile noble qui peut chauffer à une forte température pour produire le fameux rossi du Thiebou Dieune. Contrairement aux huiles importées dont la plupart sont faites pour les salades et non pour la cuisson. Nous devons tous nous mobiliser pour que l’huile d’arachide soit accessible pour tous les Sénégalais et à moindre coût.

La proposition du cadre unitaire de l’islam pour la signature d’un pacte de non violence continue d’alimenter les conversations un peu partout dans le pays. Tous ceux qui veulent préserver la paix sociale dans notre pays, approuvent l’initiative.

En effet, tous les chefs religieux, au lendemain des troubles de mars derniers avaient tiré la sonnette d’alarme comme pour dire Plus Jamais Ça ! Pourtant certains hommes politiques avaient juré de tout faire pour que la paix sociale règne dans notre pays. D’ailleurs, les partis de l’opposition et leurs fidèles amis de la société civile avaient organisé une rencontre au mois de Mai dernier à Bignona pour produire un document dit Pacte de Bignona pour la préservation de la paix sociale et l’unité nationale au Sénégal.

Curieusement, le leader du Pastef, qui a signé ce pacte de Bignona, refuse aujourd’hui de signer le pacte que propose le cadre unitaire de l’islam. Son argumentaire est léger. Il justifie son refus car dit-il, le respect de la Constitution suffit largement pour préserver la paix sociale.

Étant donné que cette Constitution est au dessus de tout autre texte, il ne voit pas l’utilité de la démarche du cadre unitaire de l‘islam.  Mais sachant que la Constitution est au dessus tout autre texte, pourquoi alors ils avaient adopté le fameux Pacte de Bignona qu’ils avaient adopté en grande pompe. A moins que tout texte, venant de l‘opposition, est au dessus de….notre Constitution.

Personne ne comprend cette contradiction plus que flagrante de la part de politiciens qui aspirent à prendre le pouvoir. Je me demande pourquoi nos médias n‘ont pas sorti le VAR pour rappeler le contenu du Pacte de Bignona et souligner ce changement de position en l‘espace de quelques mois.

Si ce n’est pas de l’infantilisme dîtes moi ce que c’est. Il n’y a que le dirigeant de l’ONG les 3D, Moundiaye Cissé, pour ne pas le nommer, qui  valide cette contradiction notoire, condamnée par toute personne de bonne foi. Il se fait l’avocat de Ousmane Sonko avec des explications si saugrenues qu‘ils ne méritent pas qu’on s’y attarde. Contrairement à Moundiaye Cisse, Alioune Tine,  président de Africa Jom Center, estime que Sonko en rejetant ce pacte, c’est un manque  de respect notoire, pour toutes ces bonnes volontés, qui sont mues pour la préservation de la paix sociale dans le pays.

Il ajoute que, quand on aspire à diriger un peuple, il faut contribuer à préserver la paix sociale et non rejeter d’un revers de main une proposition de bonnes volontés. Il faut toujours se dire que demain, je pourrais prendre les destinées d’un pays au climat social apaisé.

Mais avoir  un couteau entre les deux et afficher une mine de guerrier pour aller se présenter devant le peuple et solliciter son suffrage, risque de vous mener à un échec fatal ou une mort politique.

Le premier Premier Ministre du Président Macky Sall, Abdoul Mbaye, invité du jury du dimanche, s’est prononcé sur le rétablissement du poste de Premier Ministre. Il explique que le fondement de tout cela pour Macky Sall, c’est de pouvoir dire demain, s’il y a échec de sa politique que ce n’est pas lui mais plutôt…le Premier Ministre. C’est cette explication très simpliste que donne l’ancien premier Ministre de Macky Sall.

Si quelqu’un qui a occupé le poste de Premier Ministre, deuxième personnalité de l’Executif tient un tel langage, il y a de quoi désespérer de nos hommes politiques.

Le service de communication de la présidence de la République a manqué de vigilance en laissant publier la photo de l’audience que le chef de l’Etat a accordée à Djibril Ngom, cet ex militant de PASTEF et mandataire de Yewwi Askaan Wi à Matam qui avait refusé de déposer les listes électorales de sa coalition pour les élections territoriales. Cette audience qui est inopportune, donne du grain à moudre aux partis de l’opposition qui gagnent un thème de campagne gratuit qui leur est offert, sur un plateau présidentiel, par la coalition Benno Book Yakaar.

En Afrique nous vivons dans l’émotionnel, disait souvent le Père Léo, c’est pourquoi il ne faudrait pas s’étonner après l’audience, sur cette vague de condamnations, dans les médias, les réseaux sociaux et les grand’places.

Il faut beaucoup de vigilance à la cellule Communication de la présidence de la République parce que le fait de réagir après coup ne fait qu’exacerber les citoyens. Ce qu’il faut toujours éviter pour garder intact la crédibilité du président de la République. Pour maintenir la chronique, comme on dit dans le jargon des journalistes, la coalition Yewwi Askaan Wi a décidé de porter plainte contre le sieur Djibril Ngom. Ainsi, la bataille médiatique va se poursuivre jusqu’à la campagne électorale.

Abdou GNINGUE Journaliste Citoyen du monde rural 

 

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