CULTURE: Quarante-deux textes inédits de Senghor dans un recueil de 376 pages
La Fondation Léopold Sédar Senghor a compilé dans un ouvrage 42 textes inédits de son parrain, dans le but notamment de sauvegarder son patrimoine, a-t-on appris, mercredi à Dakar.
‘’Il s’agit de rassembler ces textes pour contribuer à bâtir cet Etat grâce à une mémoire qui nous permettra de ne pas reprendre le travail mais d’avoir une assise solide […]’’, a dit son directeur général Raphaël Ndiaye, lors de la présentation de l’ouvrage, intitulé ‘’Education et culture’’.
Cet ouvrage de 376 pages est un recueil de textes de Senghor, écrits entre 1963 et 1987. Ces textes comprennent des discours prononcés en diverses occasions : cérémonies de réception de prix, de distinction, colloques scientifique, etc.
Le livre a été co-édité en partenariat avec la maison d’édition Présence africaine. Il est préfacé par Felwine Sarr.
Raphaël Ndiaye a tenu à remercier le président de la République, Macky Sall, et le Premier ministre Mahammed Dionne qui ont au nom du gouvernement commandé 500 ouvrages.
‘’Senghor a écrit tout au long de sa vie (…) ceci parce que c’est un intellectuel, mais surtout parce qu’il est conscient que la page blanche est une vrai épreuve pour clarifier les idées (…). C’est la raison pour laquelle il nous a laissé un patrimoine très important de textes’’, a ajouté M. Ndiaye.
Il s’est agi selon lui de passer en revue 198 textes de la série Liberté 5 à Liberté 1, précisant qu’une trentaine d’entre eux a été publiée dans la revue Ethiopique, de 1975 jusqu’à la mort du président-poète.
‘’Nous avons, à partir des archives de la fondation, pu sortir une quarantaine de textes qui ne figuraient pas dans toutes ses œuvres (…). Il a donc été visionnaire, car la fondation n’a été créée qu’en 1975. Mais il a veillé à ce que les textes, qu’il a écrits des années avant, soient répertoriés et envoyés à la fondation’’, a-t-il relevé.
Cette publication est aussi une manière de rendre Senghor présent, a en outre soutenu M. Ndiaye. Selon lui, Senghor s’est retiré de la vie politique, ‘’mais l’homme de culture, le poète, l’universitaire a été invité un peu partout dans le monde pour continuer à délivrer des messages ».
Il a rappelé que Senghor a eu une réflexion de dimension mondiale, ‘’tout en s’appuyant sur son patrimoine culturel local ». D’après lui, il a fait avancer »la question du dialogue des cultures, et a popularisé le terme de civilisation de l’universel ».
‘’Le fait de dire que toutes les cultures, toutes les civilisations ont leur dignité et doivent être respectées en tant que telles, doivent avoir un dialogue les uns avec autres pour l’enrichissement mutuel, c’est un message intemporel. Il est indépassable, car à tout moment nous aurons besoin de le rappeler pour le vivre’’, a déclaré Raphaël Ndiaye.
Pour Felwine Sarr, enseignant à l’Université Gaston Berger, le thème du livre »Education et culture » a toujours été la préoccupation de Senghor, car il avait le souci de construire une nation ancrée dans sa culture et ouverte au monde, mais il a aussi le souci d’éduquer les hommes.
Senghor est également revenu selon lui, dans ce livre, sur des vieux débats, où il répond à des questions, ou à des objections qui lui ont été adressées, comme le fameux vers controversé » La raison est hélène, l’émotion est nègre ».
Plusieurs personnalités ont honoré de leur présence la cérémonie. Il y avait entre autres Lilyane Kesteloot (chercheuse belge), l’ancien directeur de la Fondation Basile Senghor, l’ancien ministre Mamoudou Touré, ou encore Elhadj Kassé, président du comité scientifique du Sommet de la francophonie.