Agro écologique, genre et dynamiques territoriales: Des acteurs planchent sur un « Fatick Natangue » au Monument de la renaissance

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Dakar: Plusieurs chercheurs et spécialistes, autres intervenants dans différents domaines, ont échangé mardi dernier 3 décembre 2024 sur le thème: « Agro écologique, genre et dynamiques territoriales: Quelle perspective pour le Sénégal ».
La rencontre s’est déroulée au Monument de la renaissance dans le cadre de la stratégie de promotion d’une agriculture durable mais surtout pour gagner d’un « Fatick Natangue » à travers l’agro écologie.
A l’initiative de la rencontre, la Dynamique pour la transition agroécologique locale (DyTAEL) de Fatick et son partenaire le bureau d’analyse macro-économique de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA-BAME). Une belle matinée d’échanges donc sous forme de forum qui s’est tenue au Monument de la renaissance à Dakar, en marge de la biennale de l’art africain contemporain Dakar’2024 et visant à promouvoir la transition agroécologique au Sénégal.
Ce, à travers la mise en place de systèmes techniques innovants comme des espaces potagers tout en insistant sur l’intégration du genre dans certaines pratiques agricoles.
D’ailleurs, certains intervenants lors des panels ont indiqué l’impérieuse nécessité de garantir une agriculture plus inclusive et résiliente face aux problématiques environnementales. D’ailleurs selon Louis Étienne Diouf, Coordonnateur pays de l’Ong Agrisud de Fatick, « des initiatives diverses existent déjà dans le département de Fatick qui fait face à une forte dégradation des terres agricoles liées à la salinisation ». Il a révélé qu’une bonne volonté est déjà manifestée dans le département de Fatick de promouvoir un « Fatick Natangue » à travers l’agro écologie.
Et, dans ce cadre selon Mame Birame Sene, Secrétaire général de la DyTAEL.

« une démarche d’anticipation à été enclenchée en faisant adhérer à cette dynamique toutes les communes du département de Fatick et même le conseil départemental de Fatick qui ont tous signé la charte d’adhésion mais à travers une intelligence collective ».
Dans ce vaste chantier, les nombreux intervenants ont été unanimes à reconnaître que l’agroécologie constitue une bonne approche pour faire face aux défis de l’agriculture au Sénégal. Une bonne méthode face aux effets du changement climatique, de la dégradation des sols et de la baisse de la biodiversité. Car, des solutions qui y jaillissent o⅕n peut combiner l’environnement et l’amélioration des rendements agricoles.
Donc, « Fatick Natangue » déjà sur les rails, devrait mener vers un territoire agroécologique résilient et innovant face aux menaces existentielles qui pèsent sur le département. Des menaces qui ont noms: la salinisation, la baisse de fertilité des sols et les changements climatiques. Pour faire dire, Mame Birame Sène, « que les producteurs, agriculteurs et acteurs de développement local, entres autres, doivent jouer leur rôle dans leurs différents domaines d’intervention pour identifier et trouver des solutions à ces problématiques ».
Dans cette dynamique, il faut relever que le Conseil départemental avait un projet de réalisation d’une quarantaine de digues anti-sel dans le département pour lutter contre l’avancée de la mer en mettant en avant l’agroécologie dans ses programmes d’investissement prioritaire pour la protection de l’environnement et la biomasse.

Démarche participative

Avec, les différentes collectivités territoriales, une démarche participative devrait pouvoir contribuer à la mise en place de plateformes territoriales qui rassemblent les différents acteurs des systèmes alimentaires des territoires d’application : agriculteurs, transformateurs, distributeurs, restaurateurs, autorités locales, jusqu’aux consommateurs.
Autres aspects à considérer, ce sont les dynamiques territoriales qui jouent un rôle fondamental dans le succès de la transition agroécologique.
Mais, selon le maire de Niakhar Amacodou Sene présent à la rencontre, « aujourd’hui s’impose la nécessité dans la region de Fatick de faire des ajustements de politique territoriale et de nouvelles pratiques pour favoriser une transition vers des systèmes agricoles plus durables ». Il a constaté que, « la suppression de la région du Sine Saloum a été une erreur. Car, il aurait fallu aujourd’hui planifier le développement en agrandissant les espaces pour en faire de grands ensembles ». Mais selon Mr Amacodou Sene, « il conviendrait aujourd’hui d’aller dans le sens d’une réforme foncière plus ambitieuse. Mais, attendons de voir ce vont produire les pôles territoires annoncés par le nouveau régime qui parle de huit (8) pôles contre six (6) Agropôles sous Macky Sall ».

Favoriser des systèmes agricoles durables

Donc, en dépit de son riche potentiel agricole, il convient de d’instaurer des ajustements politiques et des pratiques pour favoriser une transition vers des systèmes agricoles plus durables. Les différentes interventions ont permis de déceler certaines incohérences que les acteurs locaux et les décideurs devraient pouvoir prendre en charge pour des solutions adaptées au contexte.


L’autre articulation qui a été évoquée lors des débats, c’est la prise en compte du genre dans cette stratégie de transition agroécologique et autres dynamiques territoriales pour des politiques agricoles qui prennent en compte de manière globale les préoccupations environnementales et sociales. Ceci, pour garantir une agriculture durable et inclusive à travers l’agro ecologie. D’ailleurs, Mme Sokhna Mbaye Diop, conseillère technique et coordonnatrice de la cellule genre au ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’elevage, a souligné l’importance de cette intégration du genre dans les politiques agricoles. Selon elle, le Sénégal dispose d’une stratégie nationale d’équité et d’égalité du genre, constituant notre référentiel en matière de politique du genre et qui est utilisée au niveau sectoriel à travers les lettres de politiques sectorielles. Au plan agricole souligne-t-elle, « malgré les résultats qui ont été obtenus grâce à l’intégration du genre dans les politiques, même s’il reste encore des lacunes à surmonter liées notamment à l’accès des femmes aux ressources agricoles, il urge de mettre en relief la formation et les outils nécessaires pour réussir la transition agroécologique ».
Donc, le Sénégal peut bien réussir à renforcer sa résilience face aux défis climatiques, tout en assurant une sécurité alimentaire et en améliorant les conditions de vie des producteurs, notamment des femmes rurales, au cœur de cette transition avec le soutien et la collaboration des chercheurs, acteurs locaux et autres décideurs et la société civile. D’ailleurs, la plupart des panelistes était des femmes ce qui a beaucoup permis de susciter un débat stratégique et scientifique sur les dynamiques agroécologiques au Sénégal.
La rencontre a bénéficié du soutien financier du projet: « Initiative agroécologique »: One CGIAR mais également du projet Mahdia, qui accompagne les initiatives locales en matière de développement agricole durable.

Par Mohamadou SAGNE

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