Candidature Africaine pour les Jeux Olympiques: Thomas Bach appelle l’Afrique à postuler aux Jeux
Cinq pays africains visités en une dizaine de jours ; parmi eux un francophone (Sénégal) et quatre anglophones (Afrique du sud, Ouganda, Lesotho et Kenya). C’est dire que le président du Cio, Thomas Bach, n’a pas mis de temps à traîner. Il a tout juste assuré l’essentiel : parler d’avenir. Toujours bienvenu pour un continent qui n’a encore jamais organisé les Jeux olympiques. Et trop rarement tenté de les obtenir.
Le président du Cnoss, Mamadou Diagna Ndiaye, avait bien aimé que la presse sénégalaise pose la question au président Thomas Bach lors de la conférence de presse de ce dernier avec les journalistes. A quand l’organisation des jeux Olympiques sur le continent africain ? Le sujet n’a pas été abordé à Dakar, mais habile dans sa communication, le président du Cio ne l’a pas non plus soulevée préférant certainement la réserver à la fin de sa tournée africaine. Cette question de la candidature africaine à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques d’été sur le continent a finalement été évoquée à Nairobi lors de la dernière étape de sa tournée africaine. Alors profitant d’une conférence de presse organisée dans la capitale kenyane, le président du Cio a appelé les pays africains à ne plus seulement être des observateurs des candidatures olympiques. Il les a invités à se lancer dans l’aventure.
Toutefois une candidature africaine n’est pas pour demain puisque pour 2028 et 2032, le train est déjà passé. Mais pour la suite, la porte est ouverte. Avec une première opportunité, brandie par Thomas Bach devant son assistance : 2036. « Pour que les Jeux aient lieu en Afrique, il faut qu’un pays africain montre de l’intérêt pour leur organisation, a-t-il plaidé comme une évidence. Je sais qu’un certain nombre de pays africains sont en mesure d’organiser l’événement après toutes les réformes que nous avons entreprises. Vous pouvez postuler pour les Jeux de 2036. Les pays qui ont soumis leur dossier ne font même pas tous partie des nations du G20. Il y a beaucoup d’opportunités grâce à ces réformes », a informé le patron du Cio qui va terminer son second mandat en mars 2025 et se retirer.
En modifiant en profondeur le processus de sélection des villes-hôtes, puis surtout le coût des Jeux avec une priorité donnée aux équipements existants, la nouvelle donne du Cio ouvre plus largement la porte aux postulants. Mais comme le révèle le média français francsjeux.com, le seul bémol : les faits ne suivent pas encore les textes. Car depuis la mise en place de l’Agenda 2020+5, le Cio a attribué les Jeux, hiver comme été, à des pays les ayant déjà accueillis au moins une fois, et même à plusieurs reprises : exemples de la France pour 2024, Etats-Unis pour 2028 et Australie pour 2032 en été, Italie pour 2026, France pour 2030, Etats-Unis pour 2034 et sans doute Suisse pour 2038 en hiver. Pas vraiment une révolution.
N’empêche, l’Afrique doit se lancer. Et Thomas Bach a souligné que le Cio oriente les Jeux vers des plans de développement à long terme de la ville, de la région ou du pays, ce qui les rend abordables et entraîne un impact économique positif. « Nous sommes maintenant dans une position où nous ne parlons pas du coût des Jeux, mais où nous nous concentrons sur l’investissement qui aide à stimuler la vie de la communauté. Je ne peux qu’encourager l’Afrique à prendre confiance, à se manifester et à exprimer son intérêt pour un pays ou une ville. Entre-temps, je pense que l’Afrique peut déjà être fière car nous avons attribué les Jeux de la Jeunesse 2026 au Sénégal. C’était notre engagement », a-t-il rappelé.
Il faut dire aussi pour mémoire qu’au dernier pointage, un seul pays africain, l’Egypte, figure dans la liste, encore non officielle et en pleine évolution, des pays en discussion avec le Cio pour les Jeux d’été en 2036 et/ou 2040. Ce pays n’est d’ailleurs pas à son premier essai, puisqu’il avait tenté sa chance avec sa capitale, le Caire, lors de la très concurrentielle campagne pour les Jeux d’été en 2008. Mais Le Caire n’avait pas été retenue par le Cio dans la short-list des cinq finalistes.
Cheikh Fantamady Keita