Sénégal, ne jouons pas avec notre pays
« C’est toujours à l’unanimité qu’on s’engage dans le pire », a dit un sage penseur.
Il a raison.
En effet, « qu’est-ce qu’une démocratie qui sélectionne à l’avance les options politiques qui pourront être débattues publiquement, qui accorde des certificats de respectabilité aux uns et des contraventions morales aux autres, en plus d’interdire certains sujets sensibles? », ainsi que se le demandait bien fort à propos le grand Mathieu Bock-Côté.
Attention ! « Les systèmes qui reposent sur des principes arbitraires, conçus en dehors ou même à l’encontre des réalités et de l’expérience, n’engendrent que le néant », alertait Jacques Bainville.
Nous sommes un même peuple. Forts de notre culture politique et de nos traditions démocratiques.
Adversaires politiques, nous sommes tous animés par le même engagement patriotique au service de notre pays.
Pas de stigmatisation. Nous ne sommes pas des ennemis.
Le régime à la tête de notre Rébublique gère un État dont l’administration est neutre, apolitique laïque et par essence Républicaine.
Les critères qui fixent les conditions de nomination aux fonctions adminiatratives et politiques sont clairement fixées par la Loi, et la première d’entre elles, la Constitution en l’occurence garantit, l’égalité de tous les citoyens sénégalais devant elle.
Nulle part, il n’ a été fait mention d’une quelconque appartenance politique au régime en place, pour être nommé, ou promu.
Toute forme de stigmatisation est une atteinte grave aux droits fondamtentaux de notre pays. Et cette propension à vouloir imposer le Sénégal des justes, honnêtes et intègres par la seule possession de la carte d’un parti politique est innaceptable.
Le Président de la République a été élu par 54% d’entre nous. Ils ne sont pas tous de son parti politique. Bien au contraire.
Et il a pris le soin de démissionner de toutes les instances de son parti, dès sa prise de fonction.
Une apparthéidisation de notre vie politique est inconcevable. Et irréalisable.
La paix et la stabilité nationales, qui garantissent notre existence harmonieuse doivent seules nous réunir.
Et pour ce qui est de la gestion de ce pays, personne, personne ne doit être inutile à la manoeuvre.
Il devrait ètre établi une bonne fois qu’il n’ y a ni revanche contre qui que ce soit, ni vengeance contre qui que ce soit qui devrait commander cette aversion, que dis-je cette haine d’une large frange des tenants du régime actuel contre des citoyens comme eux, qu’ils les aient ralliés depuis, où encore qu’ils fussent des acteurs politiques d’un autre camp.
La justice des vainqueurs n’a pas sa place dans notre pays.
La dualisation de la vie économque et sociale, sous l’angle d’une vision manichéenne qui ferait des tenants du régime les bons, et de tout le reste des citoyens du Sénégal des mauvais, du fait de leur appartenance au régime précédant est impossible à imposer au Sénégal.
Le peuple sénégalais a eu marre du neddokobandou, il en a eu assez de l’impunité et du matey ( tiens ! chassez le naturel !) et un homme, Ousmane Sonko, un parti, le Pastef ont su cristalliser ce rejet et incarner une alternative que les sénégalais ont sanctionnée positivement.
L’humilité, et la raison voudraient que ceux qui sont aux affaires s’en souviennent, et èvitent déja, après sept mois, d’appliquer la même recette qu’ils combattaient, et qui leur a valu d’être aux affaires.
ll est vrai malheureusement que « la société de propagande ne tolère qu’une démocratie tronquée et pipeautée. Une postdémocratie », aurait conclu Jean Yves le Gallou.
Notre problème au Sénégal est que ceux qui parlent ne savent pas. Ceux qui savent ne parlent pas.
Et c’est pourquoi les polémiques futiles et stériles qui empestent le landernau politico-social sont si audibles et influencent négativement une opinion publique qui ignore que » la parole est vaine pour les imbéciles. C’est pourquoi il ne faut pas leur en laisser le monopole. Il faut que l’intelligence parle mieux et plus haut que la stupidité, que le préjugé, que l’ignorance, que la bêtise. Elle n’est pas que plaisir. C’est aussi une arme dangereuse qu’il faut savoir maîtriser pour ne pas se laisser maîtriser par ceux qui la maîtrisent ».
Pour ce qui nous concerne, chers concitoyens, ne jouons pas avec l’État. Ne jouons pas avec la Justice. Ne jouons pas avec le peuple sénégalais.
Cissé Kane NDAO
Président ADER