Samir Amin fâche le Pm Mohamed Dione: «Le Pse n’est pas un programme qui sort de la tête de certains économistes du Nord ou de Washington»
Les critiques de l’économiste Samir Amin sur le Plan Sénégal émergent (Pse) ont sans doute laissé un souvenir amer au Premier ministre Mohamed Dionne. Présidant hier l’ouverture de la 14ème assemblée générale du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria), le chef du gouvernement de saisir l’occasion pour de rappeler les fondements de ce qui est communément appelé Pse. «Pour nous, c’est d’abord une vision.
Celle d’un homme d’Etat qui a parcouru pendant trois ans, deux fois le tour de la terre, l’intérieur de notre pays, c’est-à-dire 80.000 Km pour s’enquérir des attentes et des espérances fortes de notre nation et de notre peuple. C’est le président Macky Sall qui a fait ce travail», a tenu à préciser son Premier ministre, cité par Le PoPulaire.
Selon Mohamed Dionne toujours, «il ne s’agit pas d’un programme qui sort ex nihilo quelque part de la tête de certains économistes du Nord ou de Washington. Non ! (…)
Le Pse a été décliné en un plan d’actions prioritaire avec un volume de 10 000 milliards de francs Cfa sur investissement public et privé, avec 27 projets phares».
Invité de l’émission dominicale Objection sur la radio Sud Fm, l’économiste et Professeur Samir Amin avait qualifié le Pse de «fumée» et de programme «creux» imposé par les institutions de Bretton Woods. «Le programme Sénégal Émergent (PSE), Gabon Émergent sont des programmes creux. Ils ne sont rien du tout pour le moment. Nous sommes au stade quasi zéro.
C’est de la fumée ! On nous dit : vous êtes l’Afrique émergent alors que les problèmes sociaux fondamentaux s’approfondissent d’année en année», avait soutenu Samir Amin, précisant que «les capitaux étrangers ne sont jamais venus développer l’Afrique mais plutôt pour la piller de ses ressources».
Mais pour le chef du gouvernement, ardent défenseur du Pse, il ne s’agit pas non plus «d’un nouveau programme d’ajustement qui arrive et qui est imposé ici».