Les athlètes africains à Paris 2024: L’Afrique a fait mieux qu’à Tokyo 2020

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Les Jeux sont officiellement clos, et Paris 2024 a passé le flambeau à Los Angeles 2028 ; dimanche dernier il était un peu plus de 21h30 TU (23h30 à Saint-Denis), lorsque s’est déroulé la cérémonie du passage du drapeau olympique commence entre Mme Anne Hidalgo, maire de Paris, qui le confie à Thomas Bach, président du Cio. Ce dernier remettait l’étendard olympique à Karen Bass, maire de Los Angeles, ville-hôte des Jo 2028 en présence de la gymnaste américaine Simone Biles.

Et maintenant c’est l’heure du bilan côté africain, après deux semaines de compétition à travers les différents sites de jeux. Trente-neuf (39) médailles dont treize (13) en or, 12 en argent et 14 en bronze, ont été remportées par les athlètes africains aux Jeux olympiques de Paris 2024, faisant mieux qu’à Tokyo 2020 où 37 breloques avaient été récoltées dont 11 en or. C’est vrai qu’à Paris, l’Afrique n’a pas réussi son pari de franchir, pour la première fois, la barre des 50 médailles, mais la campagne parisienne a été plus prolifique sur le sol parisien. Si l’on sait que depuis les Jeux de Sydney de 2000, c’est la troisième meilleure participation africaine aux Jo, on comprend les immenses efforts faits par les athlètes africains. En somme Rio 2026 a été plus réussi avec les 45 médailles engrangées dont 11 en or et Pékin 2008, 40 breloques dont 13 en or, mais mieux qu’à Londres 2012 avec ses 34 médailles dont 11 en or, qu’à Athènes 2004 (35, dont 9 en or) et Sydney 2000 (35 dont 9 en or).

En somme c’est un bilan qui semble mitigé pour les athlètes africains présents à Paris ; cependant, ces résultats mettent en lumière à la fois les défis à relever et les opportunités à saisir. Car pour un continent qui recèle d’immenses potentialités sportives qui ne demandent qu’à s’exprimer pleinement sur la scène olympique, l’enjeu pour les années à venir sera de transformer cette promesse en une réalité tangible, faisant de l’Afrique une puissance sportive mondiale à part entière. D’où aussi la question des moyens que soulève cette situation sur la nécessité d’une stratégie de développement sportif plus efficace à l’échelle du continent.

Toutefois, l’Olympiade Parisienne a été le théâtre de premières historiques pour le continent. L’Algérie s’est particulièrement illustrée grâce à ses athlètes féminines. Kaylia Nemour (17 ans) est entrée dans l’histoire en devenant la première Africaine sacrée championne olympique de gymnastique, triomphant aux barres asymétriques. Cette performance exceptionnelle ouvre de nouvelles perspectives pour la gymnastique africaine, longtemps restée dans l’ombre des nations européennes et asiatiques. Ensuite la boxeuse Imane Khelif dans la catégorie des moins de 66 kg. L’Algérie a obtenu également une troisième médaille en bronze.

Le continent a brillé aussi en natation, en boxe, en gymnastique, en taekwondo, mais surtout en athlétisme, sa chasse gardée, avec le Kenya qui a décroché onze médailles, quatre en or, deux en argent et cinq en bronze. Si on y ajoute l’historique prestation du Botswanais Letsile Tebogo (21 ans) qui a décroché la première médaille (or) olympique africaine au 200 mètres sans oublier l’argent au relais 4×400 mètres, on voit que l’Afrique s’est enfin réveillée à travers certains de ses pays qui étaient jusque-là inconnus sur l’échiquier olympique. L’Ougandais, spécialiste des courses de fond, Joshua Cheptegei est médaillé d’or du 10 000m. Le Marocain Soufiane El-Bakkali a conservé son titre sur le 3 000m steeple. La kenyane Beatrice Chebet a obtenu l’or sur 5 000 et 10 000m. Ses compatriotes Faith Kipyegon (record olympique) et Emmanuel Wanyonyi sont aussi médaillés d’or respectivement sur le 1 500m féminin et le 800m masculin. Ce triomphe de Faith Kipyegon fait d’elle la première femme à décrocher trois titres olympiques d’affilée dans une même discipline d’athlétisme.

Des résultats qui démontrent que le demi-fond et la course de fond sont et restent une affaire du Kenya. D’autres pays africains se sont signalés au monde olympique tels que l’Afrique du Sud, l’Ethiopie, l’Egypte et la Tunisie qui ont eu chacune une médaille d’or respectivement en natation, au marathon, au pentathlon et au taekwondo.

Enfin la nigériane Rena Wakama (32 ans) a été élue meilleure coach de basketball féminin de Paris 2024. Ce titre a été remporté grâce à la performance la plus marquante d’une équipe africaine dans l’histoire des tournois olympiques de basket-ball et l’un des principaux moteurs du succès sans précédent du Nigeria a été le leadership de la joueuse Rena Wakama. En effet, le Nigeria a fait sensation en battant l’Australie dès le premier jour, ce qui était la première fois qu’il gagnait un match de la phase de groupe. Quelques jours plus tard, le Nigeria a surpris le Canada et est devenu la première équipe africaine à remporter deux victoires aux Jeux.

Cheikh Fantamady Keita

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