Report de l’AG ordinaire de la FSF: Où est le problème quand le droit est dit et le devoir fait
Depuis quelques temps, l’actualité du sport est dominée par les problèmes administratifs du football.
Reléguant ainsi au second plan tous les autres événements sportifs.
C’est pourquoi, la finale de la coupe du Sénégal sénior de football dotée du trophée du chef de l’Etat s’est déroulée dans un éclatant anonymat.
Le grand prix du chef de l’Etat des courses hippiques se passe discrètement ce dimanche à l’hippodrome, Ndiaw Macodou DIOP de Thiès.
Les thématiques majeures de ce débat, tournent autour de l’entrée de la cour des comptes dans la gestion financière de la FSF et de l’Assemblée Générale Ordinaire reportée sur l’intervention du Département des Sports.
Deux événements en réalité qui, sous d’autres cieux ou dans d’autres disciplines, seraient considérés comme tout à fait normal.
Deux situations aussi, qui à la lecture des missions assignées à la nouvelle gouvernance politique du pays se justifient amplement.
C’est ainsi que nous devons mettre l’engouement noté autour de la question à l’actif des intérêts qu’il y’a autour du football et des passions qu’il soulève.
De notre point de vue, quelle lecture faisons nous du report de l’Assemblée Générale de la FSF, sur l’intervention du Ministère de tutelle ?
L’excellent, professeur Abdoulaye SAKHO, comme d’habitude a donné l’éclairage du spécialiste du droit du sport.
Nous le remercions pour son expertise très pointue qu’il met de manière généreuse à la disposition du sport à chaque fois que de besoin.
A sa suite, je peux ajouter en ma qualité de membre du mouvement associatif, l’avis personnel de l’administratif du sport.
Aussi, faudrait-il le préciser, de manière récurrente, le Ministère des Sports demande à des fédérations de reporter leur assemblée générale pour diverses raisons liées notamment à des dysfonctionnements administratives.
Cependant, les enjeux et la passion autour du football ont donné à ce report tout à fait normal, un caractère exceptionnel et alarmant.
Heureusement, pour la bonne marche du football, la sagesse semble l’emporter jusqu’à présent sur la surenchère.
A dire vrai, toutes les formes d’A.G, sont de la responsabilité des fédérations. Leur déroulement est régi par leurs propres statuts et règlement intérieur.
C’est pourquoi, s’il est avéré que, la FSF a convoqué une assemblée générale qui au dire, de certains membres, n’a pas respecté les délais de saisine dans la mise à disposition des documents de travail?
S’il est aussi vérifié, que des membres de l’assemblée générale, ont saisi le Ministère des Sports, dans le sens du respect des textes réglementaires régissant l’A.G?
De mon point de vue, le droit du Ministère en charge des Sports et d’étudier la requête des membres qui contestent la régularité de la convocation de l’A.G.
Si à la suite de l’analyse des arguments des plaignants, la cellule juridique du Ministère, notifie à Madame le Ministre que les conditions statutaires et réglementaires ne sont pas respectées, elle a le devoir de demander à la FSF de se conformer aux textes qu’elle s’est librement dotée pour encadrer son fonctionnement.
De même, si la FSF, estime que l’injonction de Madame le Ministre pour un report de l’A.G afin de répondre favorablement à la juste requête des plaignants est fondée, son devoir est de reporter l’AG à une date qui respecterait les délaisdesaisine.
Et, fort heureusement pour toutes les parties prenantes, le droit est dit par le Ministère et le devoir est fait par la FSF, pour le grand bénéfice de la stabilité et de l’apaisement de l’environnement du football.
Les conséquences d’une attitude contraire à cette position très sage et qui irait dans le sens de la tenue de l’A.G, par la FSF à la date fixée, pourrait être a mon humble avis de deux ordres:
La première serait l’impossibilité par le Comité Exécutif d’appliquer les décisions issues de cet assemblée générale dont la tenue en l’état, serait entachée d’irrégularités par rapport aux propres textes de la FSF.
La deuxième conséquence serait la possibilité d’un retrait de la délégation de pouvoir du Ministère à la FSF pour non respect des conditions de la délégation.
Et, il est clair qu’aucune de ces deux mesures ne sont en faveur du football et des footballeurs.
En effet, les assemblées générales sont convoquées, gérées et dirigées par les fédérations qui en assument l’entière responsabilité.
Cependant la présence du Ministère à ces assises est une nécessité absolue.
Car, au-delà des aspects protocolaires, cette présence est surtout motivée par le devoir de veiller sur le respect des textes réglementaires, notamment les statuts et le règlement intérieur.
J’y ajoute que pour la tenue des AG élective, la présence du Ministère est obligatoire.
C’est pourquoi, tous les parties prenantes du football, en toutes circonstances, doivent faire preuve de dépassement et mettre en avant l’intérêt supérieur du football qui est la vitrine de notre sport.
Le renforcement des acquis, la correction des faiblesses, la saisie des opportunités et la mitigation des menaces pour le bien de notre football est à ce prix.
Souleymane Boun Daouda DIOP, acteur du mouvement sportif.