LSFP: “Bravo aussi de vouloir tuer vos propres clubs” (Issa NDOUR)

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Plaidoyer pour la non exclusion des supporters dans les rencontres de football

Bravo à la Ligue Sénégalaise de Football Professionnel (LSFP) pour l’élaboration du projet de protocole sanitaire. Bravo aussi de vouloir tuer vos propres clubs. Organiser toutes les rencontres sportives à huit-clos, va accélérer la précarité financière des clubs qui souffrent depuis plusieurs années d’absence de vraies ressources. Votre objectif de sauver le football sénégalais, ne doit pas se faire au détriment des clubs dont les principales sources de financement reposent sur les cotisations, les billetteries et autres parrainages de rencontres sportives.
Autoriser les clubs á bénéficier d’un public limité est bien possible, tout en respectant les mesures barrières sur les gradins, en mettant en place un système de blocus entre les tribunes et les espaces de jeu (pelouse, main courante etc) pour éviter tout contact entre les joueurs et le public.
Faire jouer les équipes sans test COVID préalable des joueurs, remet déjà en cause les quatre objectifs généraux visés par la LSFP. Le risque de transmission est moins élevé sur les gradins et de loin plus élevé dans l’espace de jeu.
Il peut bien être envisagé que chaque équipe se présente au terrain avec au maximum 30 acteurs: 20 joueurs, l’Entraineur Principal, son Adjoint, le Préparateur physique, le Préparateur des gardiens, le Médecin, l’Aide-soignant, le Secrétaire Administratif, le Directeur Technique et deux Bagagistes. La plupart des stades régionaux au Sénégal peuvent contenir entre 1.000 et 10.000 places assisses. La LSFP de football peut fixer un quota de remplissage pour chaque stade de maximum 20% de sa capacité.
Si je prends le cas du Stade Massene SENE de Fatick qui est de 1000 places, le nombre de personnes sur les tribunes, peut ne pas dépasser le nombre de 200, soit 150 places pour l’équipe qui reçoit et 50 places réservées à l’équipe visiteuse.
Le protocole doit permettre aux équipes de couvrir à minima leurs frais d’organisation des matchs, à encourager, inciter leurs supporters et autres mécènes de continuer à contribuer financièrement. Il doit aussi éviter le risque d’entassement et la tentation de certains supporters de vouloir vaille que vaille et par tout moyen accéder dans les stades (au risque de se frotter avec les forces de l’ordre).
Les pays où le huis-clos est imposé, les supporters ont au moins la possibilité de suivre les matchs dans leurs télévisions et les clubs bénéficient en plus de droits de TV.
Si la LSFP maintient son dispositifs «tape à l’œil» pour contenter l’autorité, il faudra forcément qu’elle prévoit de supporter financièrement les clubs en contrepartie de leur manque à gagner.
Une question se pose aussi: Est-ce que ces dispositifs contenus dans le projet de protocole vont être appliqués aux rencontres de Nationale 1 et Nationale 2 qui pourraient être programmées en même temps que les rencontres des clubs de L1 et L2.
Nous avons bien aimé la position courageuse du Président de la FSF qui disait que «nous devons jouer par-ce-que les élèves vont à l’école, les étudiants à l’Université, les croyants à l’église, à la mosquée, dans les cérémonies familiales, religieuses et populaires». Seulement, dans tous les secteurs cités, il n’y a pas eu d’exclusion, mais le football sénégalais veut exclure son propre public.

Issa NDOUR

Jamono FC Fatick

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