L’énorme coup de gueule du Cusems

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Sauf changement de dernière minute, c’est le 2 juin que les cours vont reprendre pour les élèves en classe d’examen. En effet, le gouvernement a même organisé le retour des enseignants dans leur lieu de service. Cependant, Dame Mbodj craint que les enseignants ou élèves soient des exportateurs du virus.

3253 cas ont été déclarés positifs à la Covid-19 au Sénégal, dont 1586 guéris, 38 décédés, 1 évacué, et 1628 patients sous traitement. Malgré cela, le gouvernement campe sur sa position de reprendre les cours pour les élèves en classe d’examen le 2 juin prochain. Cependant, le coordonnateur du G20 et secrétaire général national du CUSEMS/Authentique n’est pas d’accord avec la façon de faire du président  Macky Sall et de son ministre de l’Education nationale. Dame Mbodj puisque c’est de lui qu’il s’agit a soutenu que le gouvernement devait penser à rester massivement les enseignants et les élèves avant ces derniers ne rejoignent. Cela, dit-il, les évitera à être des exportateurs de virus.  » Au nom de mon organisation, j’ai toujours prôné pour le test massif au niveau du Sénégal et surtout la reprise qui était programmé pour tous les 97.000 enseignants. Pour nous c’est ce qui était plus rassurant pour qu’au moins les enseignants n’aillent pas être ceux qui vont exporter le virus. Les élèves aussi autant », a dit Dame Mbodj selon qui malheureusement le gouvernement n’a pas voulu les suivre dans cette direction.

«Dès qu’il y’a des cas déclarés nous allons demander la fermeture des établissements»

« Ils ont considéré qu’ils peuvent utiliser les thermoflashs et les mesures barrières qui ne signifient absolument rien à mes yeux. Si on vous dit de porter des masques alors que celui qui porte le masque est déjà infecté ça ne sert absolument à rien du tout. Laver les mains pour quelqu’un qui est déjà infecté ça ne sert aussi absolument à rien du tout », a-t-il regretté. Pour lui ce qui est important, c’est de savoir qui est infecté et qui ne l’est pas pour tous les acteurs de l’école c’est à dire les élèves, les enseignants, la direction. « C’est ça qui était la mesure forte maintenant ils n’ont pas voulu faire ça et ils ont compris que ça allait faire plus de 100.000 tests. Et depuis le début de la pandémie le Sénégal n’a pas fait 50.000 tests. C’est ça qui a fait que le Sénégal ne voulait pas aller dans ce sens alors que c’était ça la solution sérieuse. Dès qu’il y’a des cas qui vont se déclarer dans les établissements nous allons immédiatement demander la fermeture des établissements. Nous n’accepterons pas que les enseignants soient des cobayes », a-t-il dit. Avant de poursuivre :  » ce qu’ils sont en train de faire nous ne sommes pas d’accord. Nous voulons que les enseignants soient testés massivement. Cependant, l’État du Sénégal et qu’il prenne ses responsabilités ».

«Macky et son ministre de l’éducation n’ont aucun respect pour les enseignants»

Par ailleurs, des enseignants ont été acheminés par les bus Dakar Dem Dikk pour assurer la reprise effective des cours prévue le 02 Juin 2020. Il s’agit d’enseignants en partance de la région de Dakar et à destination des régions de Thiès et de Diourbel. Ils ont organisé un grand rassemblement qui bafoue les mesures barrières. Interrogé sur cet état de fait, le coordonnateur du G20 et secrétaire général national du CUSEMS/Authentique se dit être très déçu.  » Je suis très déçu par ce que j’ai vu avant-hier et hier. Les enseignants n’ont respecté aucune distanciation sociale. Il faut dire que les conditions ne permettaient pas de respecter la distanciation sociale. On pouvait avoir plusieurs solutions en créant plusieurs départs. Plusieurs départs ça allait nous éviter le rassemblement. Mais le président Macky Sall et son ministre de l’éducation nationale, Mamadou Talla, n’ont aucun respect pour les enseignants », a dit Dame Mbodj. Qui ajoute que : ce qui les intéresse c’était de tourner en dérision les enseignants, que les images circulent dans le pays, que les gens que les enseignants sont là et ils sont parqués comme des malfrats. Ils voulaient montrer aux sénégalais que les gens qui forment vos enfants ne signifient absolument rien à mes yeux. C’est pourquoi il a exposé les enseignants dans cette situation. Nous le déplorons avec la dernière énergie ».

«Une fois dans les régions, les enseignants avaient des problèmes pour rejoindre leurs lieux de service»

S’exprimant toujours sur la reprise des cours et l’acheminement des enseignants dans les régions, Dame Mbodj a révélé que les enseignants qui étaient partis à Thiès et à Diourbel quand ils sont arrivés dans les chefs-lieux de département on les a largué là-bas. « On ne les a pas conduit jusqu’au village où ils devaient se rendre parce que tous les enseignants n’enseignent pas dans les villes. Beaucoup d’enseignants doivent retourner dans des zones très reculées. A Mbour les enseignants ont passé la nuit à la belle étoile. Ça montre que le gouvernement ne respecte pas les enseignants. Et nous nous considérions qu’il fallait les amener jusqu’à leur lieu de service ».

«Macky est sous la dictée de l’OMS et des écoles privées»

Pour terminer, le coordonnateur du G20 et secrétaire général national du CUSEMS/Authentique pense que ce n’est pas le moment idéal de reprendre les cours. « Le président Macky Sall est sous la dictée de l’organisation mondiale de la santé sur certains aspects de la gestion de cette pandémie mais sur d’autres aspects il est sous pression parce que c’est le lobby du privé qui ne veut pas qu’on repousse l’année. Aussi, le président Macky Sall ne veut pas qu’on aille jusqu’à septembre alors que nous, nous avions proposé qu’on attende un peu pour voir comment on va gérer cette pandémie. Et dans deux mois on va voir s’il y’a une tendance baissière on reprend les enseignements et apprentissages et on repousse le bac jusqu’à novembre ou décembre. C’était ça notre proposition mais ils ont refusé catégoriquement », a-t-il indiqué. Par la même occasion, il n’arrive toujours à comprendre pourquoi le président veut recouvrir les écoles. « Aujourd’hui ils ont ouvert les écoles pendant qu’il y’a une floraison de cas communautaires. Comment pouvez-vous comprendre que le président Macky Sall ferme les écoles au moment où il y avait moins de 20 cas au Sénégal et il y avait aucun décès et il avait dit que l’heure est grave. Pendant que nous sommes à 3.000 cas et qu’on enregistre 38 décès il nous dit que l’heure n’est plus grave. Il demande aux enseignants d’aller mourir dans les écoles au moment où il tient ses conseils des ministres par visioconférence. Mais ça  c’est extrêmement grave », a conclu Dame Mbodj.

Cheikh Moussa Sarr 

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