Togo: Edem Kodjo, homme clé de la guerre froide Maroc – Algérie

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Edem Kodjo est mort le 11 avril 2020 à Paris. Le diplomate togolais s’est éteint à  l’âge de 82 ans. Diplômé de l’Ecole Nationale d’Administration de Paris (promotion Blaise Pascal en 1964) , sa vie politique et diplomatique fut marquée d’abord par son passage au FMI de 1967 à 1973. Ministre togolais de l’Economie, il signa en 1976 l’acte de transfert du siège de la BCEAO de Paris à Dakar. L’auteur “Et demain l’Afrique”,  joua un rôle non négligeable (que les historiens se chargeront d’élucider) dans l’admission de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) au sein de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) alors Union Africaine dont il fut le secrétaire général de 1978 à 1984.

Cet acte d’adhésion de l’entité sahraouie, avec la bénédiction de l’Algérie et de ses alliés, sonnait comme une fuite en avant car même la Ligue Arabe n’avait accepté une telle reconnaissance, se rangeant derrière le calendrier onusien, organe où le Polisario n’a pas qualité de membre.

L’adhésion de la RASD dans l’organisation panafricaine provoqua  une onde de choc dans les relations inter-africaines, gagnées par les divisions Est-Ouest. Le Maroc se retira de l’organisation. C’est un coup d’arrêt pour Edem Kodjo qui vu le président togolais lui retirer sa confiance.

Après son mandat à l’OUA qu’il laissa divisée, Edem Kodjo s’exila à Paris, QG malgré elle des oppositions de l’Afrique francophone.

L’ancien membre de la Fédération des Étudiants d’Afrique Noire en France (FEANF), aux côtés du congolais Henri Lopes, auteur du «Pleurer-rire», et d’Alpha Condé, actuel président de Guinée, a été deux fois premier ministre du Togo, sous Gnassingbé Eyadema avec lequel il s’est fâché puis sous Faure Gnassingbé durant l’intermède transitoire (2005-2006). Après le Plan de Lagos dont il fut l’un des rédacteurs, sa fondation Pax Africana très active dans la médiation et la promotion de la paix sur le continent, reste la dernière pièce d’une carrière diplomatique et politique marquée par des hauts et des bas et des prises de position forte comme cette «Lettre ouverte à l’Afrique Centenaire» parue à l’occasion des 50 ans des indépendances.

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