Les ‘’Wax waxeet’’ qui ont marqué l’histoire du Sénégal
Les hommes politiques sénégalais semblent avoir des difficultés à respecter leur parole. Très prompts à prendre des engagements, ils ont cependant beaucoup moins d’empressement à les respecter. De Abdoulaye Wade, à Idrissa Seck en passant par Moustapha Niasse, Ousmane Tanor Dieng et cie, les politiciens du Sénégal se révèlent de véritables adeptes du revirement ou du reniement. Et pourtant, c’est une pratique bannie aussi bien par la religion (musulmane et chrétienne) que par la morale. Le plus récent « wax waxeet » est aujourd’hui vieux de quelques jours.
En revenant sur sa promesse, de réduire son mandat de 7 ans à 5 ans, Macky Sall, s’illustre une seconde fois. Il s’était engagé à former un gouvernement de 25 membres et avait banni la transhumance. Mais aujourd’hui, la réalité est tout autre, renseigne L’Observateur dans sa livraison de ce vendredi 19 février 2016.
Son prédécesseur, Me Abdoulaye Wade, l’auteur de la célèbre phrase « maa Waxone waxeet »’ s’était, lui, illustré avec, entre autres, sa promesse de ne pas présenter sa candidature pour un troisième mandat, à la présidentielle de 2012.
Niasse ravale son vomi
Le patron des progressistes, Moustapha Niasse, n’est pas en reste. Il avait juré, en 2007, que c’était la dernière fois qu’il allait participer à une présidentielle en tant que candidat. “S’il plaît à Dieu, c’est ma dernière participation à un scrutin présidentiel. Ce jour doit être historique dans notre pays”, disait-il, après avoir voté dans son village à Keur Madiabel, localité située dans la région de Kaolack. Moustapha Niasse, leader de l’Alliance des Forces de progrès (AFP) s’est pourtant présenté en 2012, pour la troisième fois consécutive. “Ce sont les Sénégalais qui m’ont demandé de me présenter”, se dédouanait-il.
M. Niasse avait également soutenu qu’il ne voulait ni du poste de Premier ministre ni de celui de président de l’Assemblée nationale. C’était avant le scrutin présidentiel de 2012, devant le Comité de facilitation de “Benno bokk Yakaar »’, alors qu’il fallait choisir un candidat entre lui et Ousmane Tanor Dieng (PS). C’est pourtant lui, Moustapha Niasse, l’Homme de Keur Madiabel, qui est l’actuel président de l’Assemblée nationale. Un autre ‘’wax waxeet’’.
Tanor refuse de quitter son moelleux fauteuil de Sg
Le patron des socialistes n’a pas été en reste dans ce lot de politiques ayant manqué à leur parole. Ousmane Tanor Dieng avait, en effet, dit en juillet 2012 qu’il en était à sa dernière candidature avec le PS (Parti socialiste). ‘Quoi qu’il arrive, le 26 février, ce sera ma dernière candidature. Que je perde ou que je sois élu, je laisserai la place (à la tête du PS)’, affirmait-il. Il citait même certains membres du parti capables de le remplacer, parmi lesquels Aïssata Tall Sall et Khalifa Sall. Et pourtant, Otd n’a pas hésité à participer aux élections pour le poste de secrétaire général du PS, avec comme challenger Aïssata Tall Sall. À l’issue d’une Primaire contestée, il rempile et conserve son fauteuil de patron du PS.
Idy et son ‘abomination politique et morale »’ au Pds
Idrissa Seck s’est lui aussi distingué, pour avoir foulé au pied ses convictions, d’hier. Il avait voué aux gémonies son ‘père »’ Abdoulaye Wade après avoir été chassé de son poste de Premier ministre ainsi que du Pds, avant d’être envoyé en prison, dans le cadre des chantiers de Thiès. L’ancien maire de la Cité du Rail avait complètement coupé les ponts avec le président Wade, allant même jusqu’à dire que rejoindre Wade serait ‘une abomination politique et morale’. Mais à quelques encablures de la présidentielle de 2007, Idy est revenu sur sa parole. Après avoir été reçu par le président Wade, celui-ci annonce le retour Idrissa Seck au Pds. Ce qui avait surpris plus d’un vu les relations plus que heurtées entre le ‘père »’ et son ‘fils »’.